Toujours la tête baissée

En lisant l’article de Zepresse sur notre addiction aux téléphones portables, je ne pouvais qu’être d’accord. Je me suis notamment sentie très concernée lorsque l’auteur a parlé de l’attente, maintenant bien ancrée dans notre société et surtout les jeunes, à laquelle on fait face lorsque l’on parle via Messenger, snapchat, textos et j’en passe.
Je me suis souvenue lors de ma lecture de mes années de lycée; les années de la vie d’un jeune où il commence typiquement à devenir de plus en plus dépendant de son smartphone, toujours en communication avec ses amis et le monde extérieur. Lors de ces années j’avais un smartphone, soit, mais j’étais le genre de fille qui mettais environ une semaine à répondre au moindre message car je passais très peu de temps devant l’écran de mon téléphone. J’oubliais souvent où il était et je ne vérifiais pas toutes les 10 minutes si j’avais des messages et je me portais très bien comme ça!
Et c’est pendant ces années là que je me retrouvais complètement abasourdie devant le comportement de mes amis qui ne supportaient même plus quand je mettais plus d’une petite heure a répondre a un de leur message. Beaucoup de gens me charriaient sur ce sujet et j’étais en fait un peu considérée comme différente des autres.
En y repensant aujourd’hui, je trouve que cela montre vraiment bien le degré d’addiction et de dépendance auquel on peut se soumettre à travers les smartphones et les tablettes intelligentes. Mais cette dépendance ne reste qu’illusoire car on pourrait très bien vivre sans tout ce confort.

Je suis aujourd’hui malheureusement beaucoup plus sur mon téléphone et je réfléchis souvent en conséquence à cette addiction très répandue chez les jeunes (je n’irais pas jusqu’à dire que je suis accro a mon smartphone, loin de la). Plus j’utilise mon téléphone pour rester en contact avec des amis et plus je me rend compte que cet appareil et les moyens de communication qu’il nous offre peuvent aussi être destructeurs. À force de toujours se donner des nouvelles des plus anodines quotidiennement, lorsque deux amis se retrouvent enfin pour parler du temps perdu, ils n’ont plus rien à se dire !
Certes la connexion au monde extérieur est très pratique pour les relations à longues distances à un certain niveau, mais je pense sincèrement qu’elle peut aussi être néfaste aux relations humaines. Notamment lorsque chaque personne sait que l’autre a un accès direct et facile à son téléphone et qu’une attente constante de l’autre se construit progressivement et devient nuisible à la relation.

Je préférerais vraiment ne pas parler à un ami pendant longtemps pour ensuite au moment de nos retrouvailles pouvoir raconter des histoire pendant des jours et passer un bon moment ensemble, plutôt que de donner de mes nouvelles trop souvent et me retrouver a regarder mon téléphone constamment lorsque nous sommes enfin face a face.

Sur ce, je vous laisse avec ces photos de la photographe Catherine Balet qui illustre très bien la présence constante des écrans dans notre vie.

Montre moi ton fil d’actualité, je te dirais qui tu es

Notre fil d’actualité Facebook est facilement personnalisable. C’est même son attractivité principale et le principe même des réseaux sociaux. Nos amis, les pages qu’on suit, ou encore les articles qu’on lit, tout ça est choisi par l’utilisateur car c’est lui et seulement lui qui peut accepter ou refuser une personne en amie, ou décider d’aimer telle ou telle page pour que son contenu se retrouve sur son fil d’actualité.
C’est en cela que les utilisateurs se retrouvent confortés par tout ce qu’ils trouvent sur leur page d’accueil. Ils aiment les pages des organismes qui sont en accord avec leur propre opinion et donc ne lisent que des publications qui sont elles-mêmes toujours en accord avec leur point de vue. Ce phénomène s’élargie aussi à notre entourage social où on l’ont « choisit » nos amis, mais aussi aux médias de façon plus générale. Le fait que la plupart des journaux ou des chaînes télévisées ne soient pas indépendants et sont fortement biaisés n’aide pas du tout au problème.
Ainsi, ce système fonctionne comme un entonnoir et nous empêche alors de voir tous les autres articles que d’autres personnes pourraient lire et ainsi témoigner de la diversité des opinions à travers la population. Chacun est dans sa bulle, isolé, et ayant le sentiment que les médias confortent leur opinion alors qu’ils ne sont conscient que d’une partie de tout l’univers médiatique qui nous entoure. Les débats entre ceux aux opinions opposés sont alors relativement violents et souvent remplis d’incompréhension totale envers l’opinion de l’autre. On ne comprend pas comment quelqu’un pourrait penser ce qu’il pense, parce qu’on ne comprend pas directement le fait que cette personne est entourée d’informations et d’opinions divergentes à celles dont nous sommes nous-même entouré.
Pour revenir sur un débat effectué en classe très récemment, je voudrais parler de la fameuse interview de Marine Le Pen par Anne Marie Dussault (Radio Canada) lors de sa visite au Québec. J’en ai personnellement entendu parlé par le biais du Petit Journal. Dans leur segment télévisuel sur cet interview, ils ont présenté celui-ci comme un calvaire pour Marine Le Pen durant lequel la journaliste n’a pas hésité à lui tenir tête et la rabaisser pour lui montrer qu’elle n’était pas du tout la bienvenue au Québec. Le montage, les images montrées et le texte du présentateur Yann Barthès font tout pour nous montrer que la journaliste a dominé la présidente du Front National tout au long de l’interview. Mais une fois que j’ai écouté l’interview dans son intégralité, je me suis vite rendue compte que globalement, Marine Le Pen n’avait pas tant de mal que ça à répondre aux questions de la journaliste et se débrouillait même plutôt bien dans sa répartie pour mettre en avant ses idées politiques et se défendre. Finalement, Le Petit Journal a résumé une interview de plus de 30 minutes en environ 4 minutes pour ne montrer seulement les moments où la présidente du parti fait face à des difficultés pour répondre. En plus de choisir des médias en osmose avec nos opinions, nous sommes face à des médias qui n’hésitent pas à manipuler les images, pour conforter cette opinion et cela est malheureusement le cas de tous les côtés… Je ne défend pas ici Marine Le Pen et ne partage pas ses idéologies d’extrême droite mais cet exemple en est un parmi tant d’autre, qui montre que même les émissions que nous aimons et en qui nous faisons confiance effectuent à leur sauce une manipulation pour faire passer leur propre opinion, et c’est cela que je critique fortement.

Pour mettre en image cet exemple, je vous laisse avec la vidéos du Petit Journal, et celle de l’interview complet de Radio Canada:

http://ici.radio-canada.ca/audio-video/media-7464448/entrevue-danne-marie-dussault-avec-marine-le-pen-a-2460

 

 

 

 

Parisien ou Parisienne ?

Sur Facebook, je suis abonnée à la chaîne Le Parisien, un journal hebdomadaire français. Il m’arrive souvent de me balader sur mon accueil Facebook et tomber sur leurs articles qui me sont plutôt utiles pour être à la page niveau actualités nationales et internationales, moi qui n’a pas accès aux journaux télévisés.

C’était il y a quelques semaines que je me baladais justement sur mon mur, quand je suis tombée sur un article que Le Parisien avait partagé. Un article qui proposait de participer à un jeu concours pour gagner des bijoux. Et celui-ci venait d’une page appelée La Parisienne. 
Interpellée par cet article (non pas parce que je voulais gagner des bijoux…), j’ai cliqué dessus et me suis retrouvée sur le site même de La Parisienne et là, stupeur !

J’ai tout de suite jeté un œil aux différentes rubriques que proposait la barre d’accueil et je vous laisse deviner ce que j’ai trouvé : Mode, Beauté, People, Déco, Cuisine, Horoscope, etc.
Alors certes, après une petite investigation et notamment une comparaison des deux sites du journal (Le Parisien et son homologue féminin), j’ai bien vu que chacun des sites fournissaient les mêmes articles d’actualité pour laisser à chacun la possibilité d’être au courant de ce qu’il se passe dans le monde. La rubrique People est notamment aussi présente dans l’autre site et y affiche les mêmes articles.

Mais finalement, j’étais bien déçue de ne pas voir des rubriques comme Automobile, Économie, Politique, Sciences ou encore High-tech sur La Parisienne car se sont pourtant des sujets qui m’intéressent ! Étant une femme, suis-je sensée ne pas être concernée par la science ou la politique, et plutôt seulement passer mes journées à répondre à des quiz qui frisent le ridicule ? (« Quel genre de partenaire vous rendra heureuse? » ou encore « Vos chagrins d’amour sont-ils derrière vous? »……)
Les hommes sont-ils interdits de poser un pied dans une cuisine ou alors décorer leur propre maison ? Pour moi il est complètement incompréhensible de pourvoir encore être témoinaujourd’hui de ce type de séparation clichée des genres. Heureusement, le journal n’a pas choisi le classique bleu / rose pour les couleurs des sites internet mais est resté dans le plus neutre bleu / rouge, car sinon j’aurais sûrement fait 300 mots de plus dans cet article…
Le contenu divergent des deux sites qui visent chacun un public différent est assez affligeant, surtout en 2016 où on sait très bien qu’il ne sert plus à rien de s’acharner à vouloir séparer les genres et les catégoriser comme on avait plus souvent tendance à le faire avant.

De façon générale, je n’ai jamais été fan des magazines qui ont justement toujours eu cette tendance absurde de catalogage des genres. Je voyais le monde d’internet comme un univers beaucoup plus hétéroclite où on pouvait éviter ce genre de différenciation, mais je vois qu’il y a encore un bout de chemin à faire..

Chroniqueurs de mon coeur

     Depuis ma plus tendre enfance, je suis habituée à regarder la télévision avec ma famille et notamment les émissions télévisées où l’on retrouve sur un plateau de tournage nos chroniqueurs préférés. On peut regarder et surtout écouter les débats sociétaux que les chroniqueurs et animateurs ont avec des invités diverses (artistes, politiciens, écrivains, etc.), et tout ça tranquillement depuis notre canapé.

J’ai personnellement toujours apprécié ce format d’émission qui existe depuis longtemps (les années 70), mais avoue l’apprécier de moins en moins depuis quelques années. Aujourd’hui je trouve qu’on ne regarde plus des chroniqueurs qui débattent avec des invités mais très souvent face à des invités. Et pas dans le bon sens du terme.

     Je tient à dire que le système « chroniqueur / présentateur / invité » en est pour moi un qui fonctionne bien, si il est adroitement géré. Il est intéressant de voir des personnes qui traitent à chaque fois de sujets différents, et surtout dont ils sont les spécialistes (politique, littérature, musique, etc.), car cela permet d’approfondir un peu chaque sujet, surtout si un débat où tout le monde peut participer s’effectue après (de plus en plus, les spectateurs peuvent eux mêmes participer aux débats d’ailleurs). Certaines émissions arrivent même à rénover ce concept, comme le fait depuis assez longtemps C à Vous (France 5), où l’on se retrouve à table avec les journalistes et les invités autour d’une conversation et d’un bon repas. Tout cela pour finalement conforter le spectateur, lui donnant l’impression que c’est comme à la maison.

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Le plateau de C à Vous

     Cependant, depuis quelques années, cette dynamique s’est dégradée et il arrive parfois d’avoir l’impression de regarder de la télé-réalité plutôt qu’une émission de débat. Sur le petit écran, de plus en plus de chroniqueurs ont tendance à être imbus de leur personne, et irrespectueux envers les gens qu’ils accueillent. Pour beaucoup d’entre eux le but aujourd’hui est de faire le buzz le plus possible. Cela les pousse à se donner un rôle pour se faire remarquer et surtout ne pas se faire remplacer. Car le métier de chroniqueur n’est pas facile et il faut souvent se battre pour ne pas perdre sa place. Du coup, certains se mettent en avant en créant des polémiques, des débats inutiles, ou en montant les invités les uns contre les autres et essayer le plus possible de les faire réagir pour pouvoir donner du contenu intéressant : dérapages et débats pimentés sur le plateau veulent dire attraction des spectateurs, et donc veulent aussi dire hausse de l’audience pour la chaîne, et un travail gardé plus longtemps pour le chroniqueur.

Un petit exemple parmi tant d’autre, avec le chroniqueur Yann Moix. Dès sa première émission après avoir remplacé Aymeric Caron (lui même extrêmement peu apprécié des invités) dans On est pas Couché, il n’a pas hésité à être très moqueur envers le chanteur Emmanuel Moire sur une faute d’orthographe, ou plus tard, presque mépriser la garde des Sceaux de l’époque, Christiane Taubira (qui à ma satisfaction à très bien su lui répondre).

Mais cela reste mon avis alors je vous laisse en juger par vous même:

     Certes, je comprend que les chroniqueurs et les animateurs veulent pousser les invités à faire valoir leur œuvre et la vendre au public, ou encore défendre leur opinion en les provoquant. Mais je ne pense pas qu’il soit nécessaire de le faire de cette façon presque dédaigneuse.

Enfin, j’admets parfaitement que les chroniqueurs sont humains et en cela j’éprouve une part de respect pour eux car je ne pourrais certainement pas faire ce boulot difficile et souvent précaire. Mais je n’apprécie pas qu’ils rabaissent les invités parfois de façon injustifiée, jusqu’à en devenir antipathique avec tout le monde. Et je critique avant tout le système actuel qui veut ultra-médiatiser ces débats et qui veut que pour qu’une émission fasse de l’audience, il faut qu’il y ai de vifs échanges souvent absurdes et inutiles, dans le seuls but de faire le buzz et de l’argent (surtout quand on voit le salaire exorbitant des chroniqueurs plus connus…).

Génération rebelote

Après mon article précédent sur la génération Y et l’écho qu’il a eu chez mes camarades Je dis ça je dis rien mais je le dis quand même et Marcordon, rien de mieux que de voir Konbini faire un nouvel article sur cette génération. Cette fois-ci, le journaliste s’attaque à la différence salariale entre nous (les millennials), et les générations précédentes. De quoi nous déprimer un peu plus pour notre futur … mais allez ! On garde la tête haute et on se prépare à affronter la vie avec optimisme !

ARTICLE EN QUESTION

 

Génération « Pourquoi ? »

L’essayiste français Gilles Lipovestky énonce dans son essai L’ère du vide qu’aujourd’hui,  « Plus aucune idéologie politique n’est capable d’enflammer les foules, la société postmoderne n’a plus d’idole ni de tabou, plus d’image glorieuse d’elle même, plus de projet historique mobilisateur, c’est désormais le vide qui nous régit ».

Cette citation du philosophe m’a immédiatement fait penser à la génération Y, aussi appelée les enfants du millénaire. Cette génération succèdent la génération X à laquelle appartient nos parents, et correspond à tous ceux nés entre les années 80 et 2000.

Le problème avec cette génération ?

        Le problème, c’est qu’elle est perçue par les baby-boomers et la génération X comme une génération de jeunes abruties par leurs réseaux sociaux, superficiels, narcissiques et paresseux. Mais cette génération en est globalement une incomprise par ses anciens.

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Les dirigeants actuels des entreprises cherchent justement désespérément à nous comprendre et nous sommes face à deux visions complètement différentes du travail et du monde qui nous entoure. Les jeunes d’aujourd’hui sont beaucoup plus attirés par l’indépendance et, ayant été façonnés par la révolution technologique, un système beaucoup plus ouvert et connecté. Nous cherchons donc à nous éloigner de la hiérarchie imposante et nous voulons plus pousser au changement. Et ça, les générations précédentes on peut être du mal à le comprendre.

       Les enfants du millénaire c’est aussi la génération Y, c’est à dire la  génération Why. Nous avons tendance à poser beaucoup de questions et surtout remettre en question le système actuel. Face à ce qui lui a été laissé comme le combat contre le terrorisme, une économie complètement chamboulée et une Terre en danger, notre génération perd en quelque sorte espoir. Et cet espoir ce traduit par son manque d’investissement politique et idéologique grandissant. Nous avons globalement l’impression de n’avoir connu que les affaires de corruption et des représentants pas plus qualifiés que les précédents qui s’enchaînent continuellement.
C’est aussi le contraste avec les générations précédentes qui peut souvent démotiver et pousser nos prédécesseurs à ne pas comprendre notre situation. Alors qu’ils ont connu une croissance économique importante et le tremplin des emplois, nous sommes laissés avec une croissance quasi-nulle et au taux de chômage qui ne cesse d’augmenter.

Mais sommes nous si inactifs face aux difficultés ?

Et bien non. Des projets historiques mobilisateurs comme Mai 68, nous n’en avons pas vraiment revécu depuis cette époque, mais ça ne veut pas pour autant dire que notre génération ne fera rien et ne fait rien pour pousser au changement. Et c’est justement en utilisant quelque chose que l’on connaît très bien, la technologie et les réseaux sociaux, que nous pouvons nous engager. Le smartphone au bout de nos doigts, cela prouve que nos vivons dans notre temps. Donc autant l’utiliser pour changer notre temps.

       C’est en tout cas des organismes comme Anonymous qui le montrent; des hackers anonymes qui agissent en faveur de la liberté d’expression et la lutte contre les inégalités et les mensonges de systèmes corrumpus. On retrouve aussi des pétitions qui, même si certaines paraissent ridicules et inutiles (les joies d’Internet), ont déjà servi à commencer des mouvements et avoir un impact concret sur le monde.
Au niveau politique, certains jeunes prouvent le contraire de ce que la majorité pense, et essayent de montrer qu’ils ne sont pas si dépolitisés que ça. Bernie Sanders, considéré comme l’idole des jeunes, aide à montrer cela. Il veut apporter un réel changement au système américain et son honnêteté (vue comme excepetionnelle pour un homme politique), fait de lui un homme très apprécié de notre génération. Il a même un comité de soutien conséquent en France crée par deux jeunes : Diane (19 ans) et Thomas (21 ans).

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Maintenant je me demande si nous sommes face au risque que chaque génération, qui vie dans une situation différente et un contexte particulier au moment de son émancipation, aura du mal a comprendre la génération suivante ? Est ce que nous même allons avoir cette réticence face a la génération Z et allons essayer de la remettre dans ses rangs comme nous le subissont actuellement ? Ayant vecu nous même cette imcompréhension, espérons en tout cas que nous ne ferons pas les mêmes erreurs avec nos successeurs et que nous aurons un impact assez fort sur cette Terre pour laisser aux jeunes suivants un monde vivable et qui fonctionne mieux.

 

LA FIN DU MONDE

Je suis tombée sur cette vidéo par hasard aujourd’hui, rien de mieux pour illustrer mon article précédent ! (et en plus c’est plein d’humour)

 

http://player.canalplus.fr/embed/?param=cplus&vid=1364300

J’achète donc je suis

Jean Baudrillard, c’est avant tout une critique de la société de consommation moderne. Lors de la lecture d’un extrait de son chapitre « La liturgie formelle de l’objet » issu de « La société de consommation », l’envie m’a pris de parler un peu de consumérisme et de la place de l’objet dans nos sociétés conptemporaines.

Comme Baudrillard l’affirme, le rôle de l’objet dans notre vie a largement évolué et est aujourd’hui soumis à un culte qui succède le monopole du culte religieux. Cependant, même si notre société actuelle donne une place importante et même centrale aux objets, ceux-ci restent éphémères et sont même définis par leur fugacité.

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On achète en abondance, motivés par l’idée que nos biens nous donnent un certain statut social et une forme de bonheur illusoire, mais si il y a bien quelque chose qu’on fait aussi en abondance, c’est jeter !

        Mais pourquoi ?

Aujourd’hui, les sociétés jetent et gaspillent leur biens à en oublier le long processus de création et le travail derrière les produits que nous possédons. Il est sûr que dans un monde où on peut tout avoir quand on veut et où on veut en grande quantité (notamment grâce à internet), nous avons la fausse perception que les objets tombent du ciel et nous sont tout naturellement accessibles. Cette abondance nous apparait comme dispensée par les progrès techniques et naturelle, et non le produit d’un effort commun.
Moi qui suis entourée de jeunes cousins et cousines, je remarque notamment que ce phénomène de l’héritage naturel et abondant des biens touche les enfants de plus en plus jeunes et de plus en plus fortement.

Le fait de jeter, comme d’acheter en masse, peut être aussi vu comme une forme d’affirmation sociale. Montrer que si jeter des biens ne nous dérange pas plus que ça, c’est montrer qu’on peut se le permettre financièrement et donc que l’on appartient à une classe relativement élevée. L’Homme recherche constamment à montrer sa richesse en dépensant sa propre force et entrainant alors son autodestruction qu’il ne peut s’empêcher de perpétuer. Le « j’achète, donc je suis » en devient « Je jète, donc je suis ».
Malheuresement, cette soif de pouvoir et de la notoriété passe souvent au dessus des qualités humaines, comme notre volonté de protéger la planète ou notre générosité en donnant plutôt à ceux dans le besoin.
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En plus de cela, les gens cherchent toujours à assouvir leurs désirs (qui ne sera toujours qu’une illusion car le but n’est jamais atteint) et à suivre la mode.
Nous effectuons constamment une comparaison inconsciente avec nos pairs : si il a ça et que je ne l’ai pas, je vais être perçu différemment, et même peut être inférieurement.
Finalement, on peut plutôt bien assimilier le comportement humain des adultes à celui des enfants qui jouent avec leur jouet : Un autre enfant joue avec un jouet différent du mien, il va absolument falloir que je joue avec, à en abandonner mon propre jouet (qui est pourtant tout à fait suffisant).

Mais ce consumérisme est encore plus poussé par le fait que les produits (technologiques notamment) ont un temps de vie qui parait diminuer au fil des années. On pourrait parler d’un manque de robustesse dû à la production en masse qui ne laisse plus le temps de se pencher sur ce caractère, mais on parle aussi aujourd’hui d’obsolescence programmée, qui consiste à utiliser délibérément des techniques pour réduire la durée de vie d’un produit, et ainsi pousser à acheter.
Que ce processus soit un mythe ou une réalité et qu’il soit répandu ou non, la justice française a en tout cas pris les armes pour le combattre : il est légalement interdit en France depuis 2015.

Espérons maintenant que cette démarche aura un impacte positif sur notre consommation, mais surtout que nous nous renderons compte par nous même de notre obsession à acheter et jeter de façon excessive et inconsciente, pour agir sur notre propre comportement avant celui des autres.

 

 

 

 

Une petite vidéo qui m’a bien fait rire (et pleurer aussi…)

pensee archaique, cinema exotique

   Suite à la polémique sur le manque de diversité et notamment de la présence d’afro-américains à l’académie des oscars, j’ai décidé de m’attaquer à un autre problème qui se rapproche de celui-ci, et d’essayer d’en comprendre l’origine. Ce problème c’est ce qu’on appelle en bon français le « whitewashing », autrement dit le blanchiment, dans les films hollywoodiens.

          Le « whitewashing », c’est quoi ?

     Et bien prenez un exemple très simple, celui du film Exodus de Ridley Scott, qui nous parle de l’histoire de Moïse et son combat contre Ramses II. En jetant un œil au casting du film, on se rend vite compte de la situation.

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Et oui ! Des acteurs blancs dans le rôle de figures historiques qui ne sont clairement pas caucasiennes de base. Et ce n’est pas la première fois qu’une grosse production hollywoodienne décide de « caster » des acteurs et des actrices sans aucunes origines en concordance avec celles du personnage qu’ils jouent (e.g Ben Affleck dans « Argo », Jake Gyllenhall dans « Prince Of Persia », Jennifer Lawrence dans « Hunger Games », etc …).

Dans le cas de Ridley Scott, celui-ci a essayé de se défendre face aux réactions négatives des internautes et des critiques quant à ce choix et a affirmé dans une interview : « I can’t mount a film of this budget […] and say that my lead actor is Mohammad so-and-so from such-and-such”.

Le problème est donc que s’il avait choisi un acteur d’ethnie appropriée, il n’aurait pas reçu les financements nécessaires pour un tel film. Ce qui nous montre bien que le problème est plus profond que juste un choix anodin d’acteurs. Les producteurs veulent voir à la tête d’affiche des célébrités qui leur assureront rentabilité et une place au box-office. Ils y a aussi l’argument comme quoi les choix se font en fonction des talents disponibles et non pas seulement en fonction de la couleur de peau. Les gens iront plus voir un film où ils reconnaissent des têtes familières que des nouveaux acteurs. (même si le plus récent film Star Wars prouve le contraire…)

Mais pourquoi alors ne pas au moins choisir des acteurs appropriés pour les rôles secondaires ? Et si personne n’offre la chance aux acteurs de couleur de pouvoir jouer dans un rôle majeur et se faire découvrir, comment allons faire pencher la balance dans le bon sens ?

          Et l’inverse, ça donne quoi ?

   Imaginons maintenant un acteur/une actrice de couleur jouer un personnage historiquement caucasien. Ce serait impensable pour la plupart des gens, et surtout pour les grands d’Hollywood. Quand on voit le nombre de réactions négatives face à certains acteurs (le boycott de Star Wars par une minorité raciste après l’annonce de John Boyega dans le rôle d’un Stormtrooper), on se demande où va le monde. Surtout que ces derniers justifiaient leur refus en disant que les Stormtroopers noirs ne peuvent pas exister. Donc pour eux les sabres lasers et les créatures en tout genre c’est facilement imaginable, mais un Stormtrooper noir, surtout pas bien sûr !

Heureusement, d’autres choix de castings récents vont à l’encontre de cette habitude de « whitewashing », même si les critiques négatives et le refus d’acceptation par certaines personnes sont systématiques. On a notamment pu voir une Cendrillon incarnée par une actrice afro-américaine (Keke Palmer) dans une comédie musicale de Broadway, ainsi que plus récemment une Hermione Granger qui sera jouée par une actrice de couleur (Noma Dumezweni) dans une pièce de théâtre à venir.

          Pourquoi c’est si important ?

   Je tiens depuis longtemps un discours qui prône la représentation adéquate de la diversité de notre monde dans les médias de masse, et la considère comme essentielle. En tant que personne caucasienne cisgenre, je peux admettre que je n’ai peut-être pas exactement mon mot à dire dessus car je ne sais pas, dans le cas précis de cet article, ce que c’est d’être sous-représentée dans les médias de cette façon. Mais en tant que femme qui fait aussi partie de la minorité LGBTQ, je peux quand même ressentir ce sentiment quand je me retrouve devant le casting de films hollywoodiens et me vois sous ou mal représentée.

Cette représentation est indispensable pour les enfants qui commencent à regarder quotidiennement la télévision et des films, et qui cherchent à se retrouver dans nos médias pour pouvoir s’identifier et se sentir tout aussi impliqués et part de notre monde.

Parce qu’un enfant grandit et devient un adulte, je vous partage une vidéo touchante de la youtoubeuse GloZell qui rencontre une princesse Disney et nous montre à quel point la représentation est importante, pour les petits comme pour les grands !